top of page
Photo du rédacteurLe cinéma d'Hugo

[SÉRIE] Echo : Daredevil ressuscité ou copie fade ?

Dernière mise à jour : 19 août


Réalisation : Sydney Freeland

Scénario : Marion Dayre

Acteurs Principaux : Alaqua Cox, Zahn McClarnon, Vincent D'Onofrio, Charlie Cox

Sortie : 10 janvier 2024

Durée : 1 saison de 5 épisodes

Genre : Super héros

Sociétés de productions : Disney


Synopsis :


Après avoir exécuté Le Caïd dans la série Hawkeye, Maya revient auprès de sa famille en Oklahoma. Seulement, la pègre New-Yorkaise est toujours à ses trousses prête à se venger.


Critique :


Face à l’inévitable baisse de notoriété du genre super-héroïque, Marvel Studios sort ses dernières cartouches pour plaire à son public. Éclairé par le nouveau label de la firme « Marvel Spotlight » censé donner la part belle à des personnages plus secondaires avec des histoires aux enjeux moindres et plus terre-à-terre ne nécessitant pas de suivre la chronologie du MCU, Echo, leur dernière production sérielle, cherche à insuffler un peu d’intérêt en étant différentes des productions très codifiées du studio. Une promesse qui s’avère non tenue tant la série fait “écho" à un bon nombre d'autres programmes déjà peu importants même auprès des fans. Effectivement la réalisatrice Sydney Freeland convoque avec peu de dextérité le Daredevil de Charlie Cox (du même rôle que la série de 2015 distribuée initialement par Netflix) ainsi que Le Caïd déjà aperçu dans Hawkeye (2021) et dans l’univers étendu de Netflix -appartenant désormais à Disney+. Mais Echo ne fait pas que de recycler d’anciens personnages, elle se permet également de tirer les meilleurs idées des séries ayant fait naître ces même personnages !


En effet, l’excellente série Daredevil (2015) prônait fièrement son émancipation et sa non-appartenance à l’univers cinématographique Marvel avec un ton beaucoup plus sombre et mature. La série portée par Charlie Cox donnait la part belle à la violence en offrant de nombreuses scènes très graphiques. Ainsi, en faisant ressusciter le lore de Daredevil, Sydney Freeland tente vainement dans reconstruire l’ambiance. Echo démarre alors avec un avertissement : « pour un public averti ». De quoi faire languir son spectateur ! Seulement quand on s’attarde sur les cinq épisodes de la série, le côté très graphique de Daredevil n’est qu’un faux-semblant. Seulement quelques petites gerbes de sang éclaboussent le costume blanc du miraculé Caïd, revenant d’entre les morts. Bien sûr que cela est tout de même un peu plus violent que les autres propositions aseptisées de Marvel ! Mais ça ne l’est clairement pas assez pour justifier une interdiction au moins de 16ans et un avertissement en début d’épisode. Ainsi Echo ne peut clairement pas rivaliser avec son père spirituel : Daredevil. Tout cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’échec de Moon Knight (2021) qui avait à l’époque la ‘’violence’’ comme argument marketing. Étant un spin-off de la série Hawkeye (2021) elle-même un spin-off d’Avengers: Endgame, Echo convoque les principaux événements dramaturgique de cette dernière pour bâtir son récit très fade ayant trop peu de consistance pour galvaniser son public comme tout bon programme de divertissement se doit de le faire.



Cependant Echo a un avantage que beaucoup d'autres programmes du studio n’a pas : la série se veut être entièrement inclusive et progressiste ! D’abord avec le personnage de Maya, la protagoniste, entièrement sourde. Là encore le parallèle avec le personnage de Daredevil, entièrement aveugle, est évident. Alors la série va être majoritairement « signée » c’est-à-dire interprétée dans la langue des signes. Et même si la mise en scène ne cadre jamais correctement ses personnages pour permettre à un vrai sourd de comprendre les dialogues, il est tout de même évident que l’intention de représenter le handicap sur la surdité est là ! Maintenant la question qui se pose est la suivante : Les handicaps sont-ils filmés comme tels ? Et bien là, on ne peut sauver Marvel. Jamais le studio ne prend le risque de montrer les difficultés de communication entre les personnes ayant la capacité de parler et ceux ne l’ayant pas... Tout comme Maya ne rencontre aucune difficulté à se mouvoir avec une jambe amputée ! Elle pourra par exemple s’infiltrer dans un train en marche avec aisance. Alors le handicap n’est pas un enjeu narratif seulement une pseudo-caractérisation de personnage, et cela est bien dommage. Mais là où Marvel a principalement réussi Echo c’est dans sa manière de représenter la tribu des Choctaw, population Amérindienne dont est issue Maya. Il y a là une véritable intention de représenter cette population sous un regard nouveau ! Marvel a d’ailleurs collaboré avec eux pour la conception du programme mais également pour leurs proposer un doublage dans la langue Choctaw. Et bien que les us et coutumes de cette population soient filmés avec un regard primaire et simple, là encore soulevons la bonne intention.


Mais comme nous l’avons déjà constaté par le passé, Marvel a encore une fois de fausses bonnes idées à cause de sa maison-mère : Disney. Même si je ne souhaite pas accorder à Echo une intention de mise en scène car manifestement la série en est dépourvue. Il paraît tout de même que la série a tenté des choses. Notamment dans l’épisode 3, qui tente de mêler braquage en huis-clos avec les western du début du cinéma (La scène du train dans l’épisode précédent rappelant également The Great Train Robbery) Mais ces inspirations venu tout droit des anciens westerns n’ont certainement pas été comprise par Marvel ! Du moins elles ne sont jamais très subtiles. Dans ce même troisième épisode, Maya affronte ses preneurs d’otages avec un lasso, objet clé du western classique. De même elle chevauche sa moto en fin d’épisode en passant devant le crépuscule telle une cavalière des temps modernes ! De même que la séquence d’introduction muette en noir et blanc est d’un ridicule assommant tant elle ne respecte pas les codes fondamentaux de ses références ! Echo est alors en quête désespérée d’idée visuelle pour cacher la pauvreté de son récit. Et on le constate d’autant plus à chaque introduction d'épisodes qui promettent tous une idée visuelle clé différentes à chaque fois. Des fois ça marche, comme dans ce plan séquence violent dans le premier épisode, mais la plupart du temps Marvel Studios se plante assez largement ne sachant pas comment mettre en scène ses idées.



Echo n’est peut-être pas la série transgressive qu’elle se veut être car elle capitule toujours devant l’absence de dramaturgie et l’obligation de s’incliner face à un univers cinématographique toujours aussi exponentiel. Elle se caractérise par un vide abyssal tant dans son fond que dans sa forme, essayant vainement de renouer avec l’héritage de Daredevil.


La note du rédacteur : 2/5


39 vues0 commentaire

Comments


bottom of page