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[CRITIQUE] Argylle : Kingsman qui m'aimait

Dernière mise à jour : il y a 11 minutes



Réalisation : Matthew Vaughn

Scénario : Jason Fuchs

Acteurs Principaux : Henry Cavill, Bryce Dallas Howard, Sam Rockwell

Sortie : 31 janvier 2024

Durée : 2h19

Genre : espionnage, comédie

Sociétés de productions : Apple Original Films et Marv Films

Société de distribution : Universal Pictures



Introduction :


Prolifique dans l'adaption de comics, notamment deux œuvres l'auteur britannique Mark Millar avec Kick-Ass (2010) ou encore Kingsman : Services secrets (2015) dont le réel troisième opus (oublions le préquel…) est en préparation. Matthew Vaughn revient une nouvelle fois dans le genre de l'espionnage piochant allégrement dans Night and Day (2010), À la poursuite du diamant vert (1984),... Où une Ian Fleming féminine (Bryce Dallas Howard) vivrait une aventure Bondienne déconstruisant un genre essoré à maintes reprises par le cinéaste.


Synopsis :


"Elly Conway écrit des romans d'espionnage mettant en scène un agent secret fictif nommé Argylle. Cette femme très introvertie quitte rarement son domicile. Un jour, elle est attaquée par un syndicat criminel et sauvée par un espion bien réel qui lui apprend que ses livres se sont approchés trop près de la réalité…"


Critique :


Fiction et réalité que pour vos yeux


L'introduction du film joue la carte de la mise en abyme d'une histoire d'espionnage dans le style sixties avec glamour, sensualité et virilité, le cocktail d'un parfait roman de Ian Fleming puis on bascule sur l'autrice Elly Conway (Bryce Dallas Howard) lisant son quatrième tome de Argylle à un public. Une dualité entre fiction et réalité qui était présente lors de la promotion du film soi-disant adapté d'un roman de l'autrice éponyme, présentant l'idée d'un long-métrage basé sur les fondations d'une poupée russe. Le cinéaste construit ses œuvres comme un ping-pong des codes avec le spectateur notamment entre le terne de la tension politique de la guerre froide et le pop coloré de Jack Kirby dans X-Men : Le Commencement (2011). Le début d'Argylle posent des fondations bien trop connues entre l'univers fantasmé et la réalité morose faisant un énième écho au personnage de Dave (Aaron Taylor-Johnson) dans Kick-Ass (2010) que Vaughn avait déjà singé pour les prémices d'un personnage non-loser mais bandit des rues : Eggsy (Taron Egerton) dans Kingsman : Services secrets (2015).


Je déclare Kingsman et Matthew Vaughn unis par les liens artistiques.


Si la banalité Vaughniene du long-métrage pointait déjà son nez, lorsque le personnage de l'espion nettement moins british, interprété par Sam Rockwell, apparait dans le récit. Se dévoile un festival de mises en abyme entre les lignes imaginées par notre I. Fleming féminine et l'espion en survêtement où les transitions entre l'imaginaire et la réalité sont les moins inventives du cinéaste, dans une voiture de train ou encore un couloir d'immeuble, une bascule s'opérant au travers d'anodins champs contrechamp. Le réalisateur utilisait habituellement ces espaces clos comme une opportunité pour les mouvements de caméra et raccords sur une violence esthétique comme dans la scène de l'église dans Kingsman.


Au service secret de la métatextualité


L'arrivée de Aiden (Sam Rockwell) annonçant les écrits prophétiques de Conway sur l'intrigue de ce simulacre de Services secrets (2015) accentue la métatextualité. Plutôt habile lors de l'écriture du cinquième tome lorsque les mots apparaissent à l'écran et son personnage fétiche dialoguant avec son autrice sur la médiocrité et le syndrome de la page blanche. Le long-métrage expose ses lacunes en essorant cette bascule lorsqu'elle se dévoile point central de l'intrigue.


Je vous vois, les spectateurs (clin d'Å“il) !


Accentuant alors une surenchère de retournements de situations notamment avec le personnage antagoniste (Bryan Cranston) avec un jeu de faux-semblant grotesque, certes appuyé par le long-métrage mais plongeant dans l'autosatisfaction d'une catchphrase de Elly Conway : "Meilleur est l'espion, pire est la trahison". Enquillant une surcouche de twists lors d'un passage en France sur les raisons de ses prédictions, étant précédemment, un prétexte narratif débloquant une histoire qui patinait, devenant alors un sous texte lourdingue déjà énoncé sur les inspirations et racines des récits d'espionnage convoqués par Argylle. Un récit devenant dès lors bancal, rinçant rapidement son concept dont la platitude de l'action n'aide pas à maintenir l'intérêt.

Conclusion :


Matthew Vaughn devient son propre simulacre dans Argylle où chaque poncif de son cinéma, particulièrement depuis Kingsman est totalement inerte, sans inventivité. Plongeant tête la première dans une chasse au Ian Fleming vivant sa pire aventure bondienne interpellant constamment une métatextualité s'autosatisfaisant d'une médiocrité narrative de son concept.


La note du rédacteur : 1,5/5



 


L'avis des autres rédacteurs :


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