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Photo du rédacteurAdam Herczalowski

[CRITIQUE] Deadpool & Wolverine : À la revoyure, 20th Century Fox !

Dernière mise à jour : 19 août


Réalisation : Shawn Levy

Scénario : Rhett Reese, Paul Wernick, Zeb Wells, Ryan Reynolds et Shawn Levy, d'après les personnages Marvel Comics Deadpool et Wolverine crées par Rob Liefeld, Fabian Nicieza, Roy Thomas, Len Wein et John Romita Sr.

Acteurs Principaux : Ryan Reynolds, Hugh Jackman, Emma Corrin

Sortie : 24 juillet 2024

Durée : 2h07

Genres : Super-héros et comédie

Sociétés de productions : Marvel Studios, 21 Laps Entertainment, Maximum Effort et 20th Century Studios

Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures



L'auteur de cette critique garantit ce texte sans spoilers mais beaucoup de sel sont à venir !



Marvel Studios est en perte de vitesse depuis quelques années. Après la sortie de Avengers : Endgame (2019), la série télévisée (au cinéma) de Kevin Feige peine à convaincre les fans les plus assidus. Enchaînant les divers résultats décevants au box-office (Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, The Marvels,...) et une saga centré sur le multivers ne sachant pas trouver son chemin. La licence hollywoodienne la plus lucrative (financièrement) des années 2010 menace de s'éteindre. Ryan Reynolds et son personnage de garnement aux blagues vaseuses, Deadpool, au succès commercial surprise en 2016, intègre l'Univers cinématographique Marvel avec le rachat de l'ancienne 20th Century Fox (20th Century Studios). L'acteur n'est pas venu tout seul, ramenant son compère, le réalisateur Shawn Levy au curriculum vitæ pas très engageant. Que ce soit la fade tentative spielbergienne Adam à travers le temps (2022) ou le ramassis de bêtises humoristiques Fall Guy (2021). Un invité surprise (ou pas) fait son apparition, Hugh Jackman reprend du service dans le costume de Wolverine, ayant pourtant fait ses adieux avec le western crépusculaire Logan (2017) de James Mangold. Ce Deadpool & Wolverine remet-il Marvel sur le devant de la scène ou est-ce encore une énième plaisanterie ? 


Synopsis :


"Après avoir échoué à rejoindre l’équipe des Avengers, Wade Wilson passe d’un petit boulot à un autre sans vraiment trouver sa voie. Jusqu’au jour où un haut gradé du Tribunal des Variations Anachroniques lui propose une mission digne de lui… à condition de voir son monde et tous ceux qu’il aime être anéantis. Refusant catégoriquement, Wade endosse de nouveau le costume de Deadpool et tente de convaincre Wolverine de l’aider à sauver son univers…"


Critique :


Autopsie des dégâts 


Après une introduction où l'anti-héros de Marvel cherche le personnage de Logan, mort dans son film éponyme, livrant des funérailles sanglantes accompagnées de Bye Bye Bye du boys band *NSYNC. Le mercenaire aux blagues graveleuses Wade Wilson à ranger les armes, mais pas les blagues toutes plus répétitives et sans inspirations que les autres. Deadpool, au-delà d'être le projet porté par son comédien Ryan Reynolds, sous la bannière du MCU, les choses ont la vie longue. Notamment l’humour autocentré sur les échecs artistiques, en mettant en valeur une dérision visant à mettre en valeur, finir par regagner les faveurs par des références en connaissances de causes du spectateur. Toujours une énième récurrence dans la saga Deadpool. Le début calamiteux du long-métrage, centré autour des problèmes de cœur avec le personnage de Vanessa Carlysle (Morena Baccarin), et la désormais petite vie sans problème de Wilson. Alors que le passage à l'écurie Marvel ne semblait pas se profiler une once de singularité, il passe un entretien désastreux pour rejoindre l'équipe des Avengers. Le multivers et le Tribunal des Variations Anachroniques (TVA) pointent le bout de leur nez pour embarquer le plaisantin brisant le quatrième mur, au cœur d'une aventure dans la décharge de la regrettée 20th Century Fox. Le personnage d'une certaine représentation du grand patron de Marvel Studios, Mr Paradox (Matthew Macfadyen) contrôle les faits et gestes du personnage faisant donc ses premiers pas dans l'écurie, tout en ayant une décision de vie et de mort sur les univers en sa possession. L'anti-héros Deadpool, dont l'originalité humoristique ne semble toujours pas faire son apparition au bout du troisième opus, cherche à triturer un studio en mauvaise passe.


Mon nom est Disney, Roi d'hollywood. Voyez mon œuvre, ô studios, et désespérez !



"Après Avengers : Endgame, le MCU c'est de la merde" et diverses références à un état post mortem d'un studio avalé par la souris. Le décor, toujours aussi grisâtre pour rester dans les codes éculés du studio mère, d'une décharge où le célèbre logo de l'ancien concurrent est visible. L'occasion se présentait pour le long-métrage de dresser une autobiographie d'une situation partant en vrille. Un système dont les engrenages ne tiennent plus. Deadpool & Wolverine pourrait à l'image de son introduction, certes sans originalité visuelle porter un coup violent sur l'hypocrisie du studio, dont les portes lui sont ouvertes. Pour la énième fois, Marvel témoigne son manque de regard sur la gestion de son entreprise. Excepté un humour au service d'un regard mesquin et cynique sur des personnages coincés dans un dépotoir, créé par les diverses manigances patronales. Au-delà du débit de paroles pénibles de l'anti-héros, les diverses références sont simplement énoncées, sans réelle cohérence (Retour vers le Futur, wokisme, …). Les particularités du personnage titre ne sont pas exploitées, le multivers est encore un prétexte pour délivrer des caméos, exigeant une réaction du spectateur. Le quatrième mur et le concept de la saga actuellement en cours ne sont pas en mariage visuel, ressassant des environnements sans inventivité, déjà connus, ... La comparaison avec un certain Spider-Man : Across the Spider-Verse, sortie l'année dernière est d'autant plus flagrante. 


On ne peut pas trop critiquer le grand patron



Bromance au cœur du vide cinématographique


La lecture métatextuelle sur la situation désespérée d'un studio, ne donnant rien que reste-il ? Un road movie interdimensionnel sur des personnages laissés aux méandres des oubliés et du deuil ? Cette option est également à écarter, dès que Deadpool entre dans cette autre univers désertique dont les références à Mad Max fusent, ouvrant des portes humoristiques ressassés sans arrêt. Cette itération d'un Wolverine alcoolique au passé trouble est également éclipsée, laissant le champ libre à des crêpages de chignons aberrants. Cette remarque est également à desservir à la méchante du long-métrage, Cassandra Nova (Emma Corrin), la sœur jumelle d'un Charles Xavier jamais présenté dans cette univers, ni dans un quelconque univers comme Logan. Les personnages sont simplement sortis d'un coffre à jouets par son studio, donnant ce que le spectateur désir, sans réellement porter une attention particulière à une écriture ou liaison avec son discours de mesquinerie. Aucune connexion sur une utilisation mercantile de personnages connus des amateurs de cet univers de bande dessinée. Aucune histoire en miroir tissée sur des personnages abandonnés à leur sort, livrés à eux-mêmes, tentant d'exister, ce que racontait notamment un certain M. Night Shyamalan avec Glass (2019). Au service d'une image hollywoodienne éternellement bancale, inerte, ponctuée de clips musicaux pour des séquences d'actions certes nombreuses mais sans étincelle de créativité. Ce Deadpool & Wolverine à l'image de son point de départ retranscrit un système. Une notion du spectacle vouant son temps et énergie aux références dissimulées dans son coffre à jouet, que la vilaine souris agite sous le nez du spectateur.        


"I just wanna tell you that I had enough"



Opération déterrage et liquidation pour Deadpool & Wolverine. Les personnages de l'ancienne 20th Century Fox (mais pas seulement) sont réutilisés pour un spectacle méta bête, conscient de son état dans l'industrie. Marvel s'amuse avec les jouets en sa possession, sans réelles idées exploitables, interchangeables, et les détruit à petit feu. Un constat, une autobiographie, d'une industrie partant en ruine sous des rires cyniques.


La note du rédacteur : 0.5/5


 

L'avis des autres rédacteurs :


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