Réalisation : Kevin Greutert
Scénario : Josh Stolberg
Acteurs principaux : Tobin Bell, Shawnee Smith, Steven Brand
Sortie : 25 octobre 2023
Durée : 1 h 58
Genre : Epouvante-horreur, torture porn, thriller
Société de production Lionsgate, Twisted Pictures
Société de distribution : Lionsgate
10ème film d’une saga qui aurait dû d’arrêter dès le 3ème opus, Saw X se vend comme un retour aux sources, après plusieurs films d’une stupidité sans pareille, en se situant après le 1er film. Est-ce donc enfin un bon Saw ou un nouveau raté ?
Synopsis :
John Kramer est atteint d’un cancer incurable. Il part donc au Mexique afin de tenter une opération médicale révolutionnaire qui pourrait le sauver, mais il réalise qu’il s’agit d’une arnaque qui profite de la détresse des gens. Il part en quête de vengeance des arnaqueurs en les soumettant à ces épreuves mortelles.
Critique :
Un retour aux sources
D’abord dans la mise en scène, le film renoue avec ses origines. Même si on est loin de la beauté du 1er film et de sa maitrise apportée par James Wan, Saw X arrive à avoir une mise en scène convaincante (assez proche des premiers) avec une photographie simple mais efficace. Certains plans sortent du lot surtout durant la 1ère partie où John se balade dans le Mexique dans l’espoir de continuer à vivre sa vie avec une belle photographie avant que l’esthétique devienne plus sale avec des décors plus petits et sombres pour illustrer la perte totale d’humanité de Kramer. Ce n’est pas du travail d’orfèvre mais ça reste infiniment plus travaillé que les derniers films de la saga.
Le tueur au puzzle is back !
Les pièges au service de l’histoire
Pour ce qui est de la qualité des pièges, c’est assez inégal puisque certains sont très ingénieux et particulièrement intenses (dont un qui tourne autour du cerveau) et d’autres sont très classiques bien qu’efficaces tandis que le climax est assez décevant de par sa banalité. Cependant, ce qui fait que les pièges de Saw X sont bien meilleurs, c’est que les pièges racontent enfin quelque chose ! Rien que le premier piège permet d’illustrer les pensées de John Kramer en simulant ce qu’il aurait fait à un voleur avant que celui-ci change d’avis. Ce n’est pas grand-chose mais ça rajoute du poids à l’ensemble. Le fait de nous intéresser au regain d’espoir de John Kramer nous attache au personnage et sa désillusion est aussi grande que la nôtre. C’est alors qu’il redevient ce tueur sanguinaire aux pièges machiavéliques mais le tour de force du film, c’est qu’il arrive à rendre palpable ce sentiment étrange qu’on ressentait dans les premiers films, c’est-à-dire nous attacher à JigSaw, quand bien même ses actions sont purement abominables. Cela est principalement dû à l’interprétation de Tobin Bell, antagoniste de retour dans ce film avec une voix toujours aussi iconique et un personnage plus intéressant que jamais qui en fait clairement le point fort du film. Il y un réel malaise qui s’installe et on s’interroge sans cesse sur notre vision du bien et du mal, méritent elles les pièges terrible de notre tueur au puzzle.
"On va jouer à un jeu !"
Un miracle en demi-teinte
C’est donc un très bon Saw mais ce n’est pas pour autant un très bon film d’horreur. Déjà, il y a quelques incohérences qui sont assez dommageables. Beaucoup de clichés tachent la narration notamment les méchants vraiment méchants juste pour l’argent avec un jeu assez caricatural, les personnages sont pour la plupart très génériques et l’ensemble manque cruellement de subtilité, même l’arc de JigSaw. Le film est également trop inscrit dans la saga ce qui fait qu’un néophyte ne devrait vraiment pas apprécier cette histoire au rythme particulier et avec pas énormément d’action et d’hémoglobine. Et au final, le film ne révolutionne rien. C’est un film d’horreur correct mais très imparfait et peu mémorable qui perd beaucoup sans la mythologie Saw.
Saw X est un énième opus d’une saga qui aurait dû s’arrêter il y a des années et le film en lui-même n’est pas si exceptionnel. Mais voir un film qui comprend son matériau de base et qui le respecte tout en tentant de tracer sa propre voie ce qui est un véritable miracle après 7 films aux rares fulgurances et inintéressants, c’est déjà une très bonne chose.
La note du rédacteur : 3/5
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