Réalisation : Robert Morgan
Scénario : Robert Morgan
Acteurs Principaux : Aisling Franciosi, Stella Gonet, Tom York, Caoilinn Springall
Durée : 1 h 33
Genre : épouvante horreur
Assez peu représentés en festivals, les longs-métrages d’animation pour adultes ont le don pour intriguer les spectateurs en recherche d'ambitions. C’est donc naturellement à l’annonce de Stopmotion, premier long-métrage du court-métrage macabre Robert Morgan, en compétition internationale que nos attentes pour cette expérience utilisant son animation comme source d’horreur impactant le monde réel ont commencé à grandir.
Synopsis :
Ella (Aisling Franciosi) travaille dans le domaine exigeant de l’animation image par image. Elle officie dans l’ombre envahissante de sa mère (Stella Gonet), star de la discipline désormais incapable de mener un projet à son terme. Un événement funeste va pousser Ella vers une autre forme de création.
Critique :
La piété filiale
C’est porté par ce nouveau visage de l’horreur qu’est celui de Aisling Franciosi (Le Dernier voyage du Demeter, The Nightingale) que se construit ce film aussi macabre que envoûtant, dressant un parallèle puissant entre le cinéma et l’emprise familiale dont souffre le personnage principal. Et si la figure de la mère revient de plus en plus dans le cinéma d’horreur moderne (Mister Babadook, la filmographie d’Ari Aster, etc…), le cinéaste et stopmotion artist l'a fait, ici, évoluer en lui offrant un parallèle intéressant avec les métiers exigeants de l’audiovisuel.
Artiste au bord de la crise de nerfs
Ella est à la fois la marionnettiste/fille surmenée, l’artiste/femme en quête d’émancipation, avant de sombrer et de devenir cette réalisatrice enclavée par cette productrice démoniaque enfant de son subconscient et du fantôme maternel.
La création par la destruction
Comme la majorité des films de la décennie 2020’s, Stopmotion se veut réflexif sur le septième art. Loin d’être une “déclaration d’amour au cinéma” comme nous avions pu le lire sur tant critiques traitant du Babylon de Damien Chazelle, Morgan livre une œuvre dont la signification s’approche du The Fablemans de Steven Spielberg. Un film à charge contre le cinéma montrant que malgré sa fascination, ce dernier, à la manière du portrait de Dorian Gray finit par nous briser et faire de nous un de ses personnages.
Laissez-vous guider vers l’enfer !
Stopmotion est une expérience unique aussi gore que déroutante menée par un casting s’affirmant comme les futurs têtes d’affiche du genre et dont ses immortels effets visuels lui assure peut-être une destinée similaire à celles des classiques de vidéo-clubs.
La note du rédacteur : 3,5/5
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