top of page
Photo du rédacteurAdam Herczalowski

[INTERVIEW] Sara Montpetit : Vampire, coming of age et fin de vie (Festival international du film d'Amiens)

Dernière mise à jour : il y a 2 jours



À l'occasion de la projection du long-métrage Vampire Humaniste cherche suicidaire consentant de Ariane Louis-Seize (2024) dans la catégorie Vampires, corps troublé au Festival international du film d'Amiens. Nous avons pu nous entretenir avec son actrice principale Sara Montpetit présente pour un débat suite à la projection du film.


Table ronde avec Enzo Durand (Cquoilecinéma) et Gaël Delachapelle (Cinécinéphile).


Interview :


Adam Herczalowski : Bonjour Sarah Montpetit, comment vas-tu après la projection au FIFAM de Vampire Humaniste cherche suicidaire consentant, dans lequel tu joues le rôle principal ? 


Sarah Montpetit : Ça va très bien, je suis très contente de la projection d’hier soir. Je ne connaissais pas du tout le festival, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et ce fut une jolie surprise ! On a commencé par aller à une séance à l’abbaye de Saint-Riquier, à laquelle il y avait une dizaine de personnes, avant d’arriver au cinéma Saint-Leu devant un public très varié et nombreux. C’était très plaisant surtout que le film était déjà sorti depuis un petit moment. Il faisait très chaud dans la salle donc soit les gens ont beaucoup ri, soit il y a eu un problème d’aération (rires) !


Enzo Durand : Pour commencer, et pour recontextualiser le film, est ce que tu peux nous raconter comment tu es arrivée sur le projet ?


S.M : J’ai reçu tout d’abord le scénario en entier, ce qui est assez rare avant une audition, et j’ai immédiatement accroché car c’est assez rare que l’on ai des films de genre, et d’autant plus sur les vampires. Le dernier film de vampires québécois culte auquel je pense ça doit être Karmina (Gabriel Pelletier, 1996) est disons que ça à très mal vieilli ! En plus de cela c’est une première réalisation de long-métrage de Ariane Louis-Seize, dont j’adorais les œuvres précédentes. Elle a réalisé plusieurs courts-métrages qui ont eu un certain succès critique, donc je me sentais confiance et je savais que je serais entre de bonnes mains. Elle a toujours des personnages féminins très forts et des histoires touchantes donc j’avais hâte de travailler avec elle. 


Karmina de Gabriel Pelletier (1996)


E. D : Surtout qu’elle avait déjà travaillé les codes du genre avec son premier court-métrage.


S.M : Oui ! C’est l’histoire d’une femme qui se transforme en serpent et elle à fait regarder à l’actrice “A Girl Walks Home Alone At Night” (qui est diffusé également au FIFAM le mercredi 20/11 au centre culturel Jacques Tati) donc elle était déja habitée par cette envie de travailler la figure du vampire. Pour revenir au casting, j’en ai passé deux, dont un avec l’autre personnage principal, joué par Félix-Antoine Bénard et c’était une catastrophe (rires). On était mal à l’aise ensemble et il n’y avait aucune alchimie mais c’est justement ce qui à plus à la réalisatrice. Finalement on à eu le droit à beaucoup de répétitions, ce qui est une chance exceptionnelle, ce qui nous à permis de travailler le timing comique qui était particulièrement important. Surtout que l’on évoque des sujets sérieux comme les envies suicidaires, la dépression et la charge mentale donc les répétitions nous ont beaucoup aidés à trouver une bonne ligne d’interprétation. 


A Girl Walks Home Alone At Night de Ana Lily Amirpour (2014)


A.H : Est ce que tu as vu d’autres films de vampires pour préparer ton rôle ? 


S . M : Oui j’ai revu Only Lovers Left Alive (Jim Jarmusch, 2013), Thirst (Park Chan Wook, 2009) et Morse (Tomas Alfredson, 2008). Ce qui est bien avec le film de vampires c’est qu' ils sont tous différents et pourtant ils partagent un sentiment d'étrangeté que j’ai essayé de capter pour mon rôle. J’ai également utilisé en références visuelles le rôle de Scarlett Johansson dans Under The Skin (Jonathan Glazer, 2013) pour sa gestuelle corporelle toute particulière, qui procure un sentiment d’étrangeté au spectateur. Il y a même une scène en référence à ce film dans Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, dans laquelle je mange une poutine de manière dégoutée tandis que Scarlett mangeait un gâteau. C’est une sorte de remake québécois. Bon par contre je n’ai pas revu Twilight (rires) car ça m'intéressait beaucoup moins ! Je n’ai pas fait de recherches historiques sur le vampire, contrairement à la réalisatrice, qui à décidé de mettre certains codes classiques dans son film comme la peur du soleil notamment. Elle a même contacté une personne qui se prétend être un vampire pour lui poser des questions sur l’effet qu’ont sur lui les gousses d’ails ou les croix. Il était vite contrarié et il pensait qu’elle se moquait de lui ! 


Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch (2013)


Gaël Delachapelle : La figure du vampire dans le registre du Coming of Age est épuisée ces dernières années, en partie à cause de Twilight justement. Comment as tu fais pour redynamiser cette vampire-adolescente ? 


S . M : Déjà en lisant le scénario je pensais à interpréter ce personnage de cette manière particulière, sans que Ariane ne me donne d’indications particulières. Ensuite sur le tournage on s’est donné certains codes, notamment avec les autres acteurs vampires, comme le fait de parler puis d’agir ensuite, pour être à la fois lent et parfois très rapide. Je trouve que ça représente bien le rapport différent des vampires au temps, puisqu’ils sont immortels. J’ai aussi essayé de travailler la respiration de mon personnage pour la mettre sur un tempo unique. Pour le genre du coming of age, on ne sait pas trop poser de questions avec Félix, à propos de la relation entre nos personnages. A la fin on ne sait pas si c’est de l’amour ou de l’amitié, c’est au public de décider. Et d’ailleurs Ariane décale les codes du coming of age puisqu’il y a la revanche du garçon qui se fait bully mais en même temps il n’y a pas de sexualisation de mon personnage, alors que beaucoup de films de vampires tombent dans ce cliché. 


Vampire Humaniste cherche suicidaire consentant de Ariane Louis-Seize (2024)


E. D : Est ce que tu as d’autres projets à venir ?


S. M : Oui je viens de terminer le tournage du premier long-métrage de Brigitte Poupart au Québec. Elle a fait beaucoup de mise en scène au théâtre, elle est aussi comédienne et danseuse, et là elle se lance dans sa première réalisation.


E. D : Le film s’appellera comment ?


S. M : Alors.. il s’appelle… (cherche le nom du film) “Où vont les âmes ?”. Il y a également Monia Chokri dans le film, et ça raconte l’histoire d’une jeune fille malade, que je joue, qui demande l’aide médicale à mourir. Donc ça va suivre la réunion avec ses sœurs, les souvenirs du passé, la mort à venir et ce genre de sujets. On a rencontré des médecins spécialistes sur ce sujet, et c’est assez touchant comme histoire car c’est le combat de personnes qui veulent partir avec de la dignité. Pour moi ça doit être un droit acquis partout dans le monde, et j’ai l’impression que le Québec est assez avancé sur le sujet.


E. D : C’est frustrant car maintenant on à envie de voir le film !


G.D : Est ce qu’il y a des cinéastes avec qui tu as envie de tourner ?


S. M : Alors oui mais je ne peux rien dire sinon j’ai peur que ça ne se réalise pas ! 


Propos recueillis par Adam Herczalowski.


Un grand merci à Sara Montpetit pour sa disponibilité, sa gentillesse et à l'équipe du FIFAM pour avoir rendu cet entretien possible.


23 vues0 commentaire

Comentários


bottom of page