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Photo du rédacteurAdam Herczalowski

[RETRO] Wallace et Gromit : le Mystère du lapin-garou - Langage cinématographique en pâte à modeler (Les Rencontres du cinéma Britannique)

Dernière mise à jour : 9 juin


Réalisation : Nick Park et Steve Box

Scénario : Nick Park, Bob Baker, Mark Burton et Steve Box d'après les personnages créés par Nick Park

Acteurs Principaux : Peter Sallis, Helena Bonham Carter et Ralph Fiennes

Sortie : 12 octobre 2005

Durée : 1h25

Genre : comédie

Sociétés de productions : Aardman Animations et DreamWorks Animation

Société de distribution : Paramount Pictures France


La section Jeunes Public est l'occasion pour Les Rencontres du cinéma Britannique d'offrir une sensibilisation aux images et comment les décortiquer. Wallace et Gromit : le Mystère du lapin-garou (2005) est un long-métrage idéal tant par sa dimension parodique des productions de la Hammer et des Universals Monsters que pour l'application de leurs cinématographies. Portant aussi une lumière sur un studio fondé sur des bric et de broc, Aardman Animations et sa volonté au début des années 2000 aux portes de l'hégémonie des effets numériques et de la démocratisation de l'animation par ordinateur, un film d'animation portant les mains, les doigts, les traces de fabrication de ses auteurs.  


Synopsis :


"À quelques jours du Grand concours annuel de légumes, les affaires de Wallace et Gromit n'ont jamais été aussi florissantes, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un lapin-garou géant ne venait soudain s'attaquer aux potagers de la ville. Pour faire face à ce péril inédit, l'organisatrice du concours, Lady Tottington, se tourne vers Wallace et Gromit et leur demande d'appréhender le monstre."

 

Analyse :


"Who you gonna call ?" Aardman Animations !


Avec Chicken Run (2000), le studio Britannique Aardman dévoilait une grande ambition pour reproduire, parodié un pan du cinéma. Si La Grande Évasion (1963) de John Sturges était sujet à cet exercice, le Mystère du lapin-garou (2005) pioche dans une panoplie du cinéma de monstres, britannique avec la Hammer Film Productions et américain avec les Universal Monsters. La séquence d'introduction commence avec des images dignes d'un superbe film de monstre : pleine lune, ombres, ruelles londoniennes lugubres, ... La brigade des compères Wallace et Gromit, Anti-Pesto utilise un équipement sortant d'une fiction se déroulant lors de la révolution industrielle (Frankenstein ou le Prométhée moderne, 1818) et l'équipe intervient dans une camionnette sortant de Ghostbusters (1984). Le langage du cinéma bis anglais et américain coexiste harmonieusement, si le long-métrage se destine aux enfants, il y a tout un engrenage d'apprentissage orchestré par Nick Park et Steve Box. Le premier court-métrage, Une grande excursion (1989) était un hommage à la main d'œuvre venant de Georges Méliès et son Le Voyage dans la Lune (1902), les studios Aardman réputé pour leur foi envers le trucage physique, ils s'avèrent également être les héritiers et passeur de l'héritage forain et du bric et de broc. 


Wallace ou le Prométhée moderne


Le Mystère du lapin-garou apparaît dans une bascule de l'histoire du cinéma, le studio Pixar gravit la reconnaissance avec son animation en volume par ordinateur, le cinéma mainstream notamment américain opère sa transition vers le numérique. Le long-métrage utilise ses diverses échos, décalques pour évoquer une tournure technologique, ses effets pratiques et ses bascules vers l'intrigue du lapin-garou. Au-delà de reproduire la célèbre conclusion du film King Kong (1933) dont le remake (numérique) par Peter Jackson sort deux mois après, article le conflit entre la technologie meurtrière et la nature, le lapin-garou est créé par une technologie shelleyienne par la folie de Wallace et c'est un être vivant, Gromit qui va résoudre la situation. Le long-métrage de Nick Park et Steve Box s'apparenterait être seul au monde (2000) dans la catégorie grande production (d'une durée de 5 ans) faite entièrement à la main. Si le film est une co-production américaine (DreamWorks Animation), l'utilisation des iconographies américaines lors du climax ou lors d'une scène hilarante lors de la chasse au lapin-garou avec diverses citations dans “un livre des monstres”. Un liant les monstres anglais et américains, pour deux panoplies de long-métrages produits notamment dans les années 1950 se tissent autant qu'ils entrent en affrontement.

King-Garou

 

Wallace et Gromit : le Mystère du lapin-garou est un long-métrage toujours riche d'hommages et de parodies sur un pan du cinéma bis autant qu'il est une lecture de son époque de transition pour le cinéma d'animation. Les studios Aardman, étant sur une pente liant lecture d'images et du langage du cinéma depuis Chicken Run, avaient parachevé d'être les passeurs pour la jeunesse, le bric et de broc du cinéma, les trucages, en d'autres termes les rescapés d'un changement inévitable autant bénéfique et craintif. 


 

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